IMPUNITE

Les sanctions prononcées par la Justice représentent 2% des plaintes adressées au Comité P.

Le policier violent ou raciste bénéficie d’une triple protection: celle de ses collègues « par esprit de corps » ou peur des représailles en cas de dénonciation, celle de la hiérarchie qui veut protéger l’image de la police et celle des autorités publiques qui refusent d’affronter ou de déstabiliser des fonctionnaires dont ils ont besoin au quotidien. Ainsi, les bourgmestres et juges d’instruction se contenteront généralement de la version des policiers négligeant les droits du citoyen.

Pour la Justice, la version des policiers, agents assermentés, l’emporte sur celle du plaignant. Or les policiers se mettront généralement d’accord sur une version qui disculpera le policier menacé. Cette version suffit le plus souvent à la Justice et dès lors les sanctions sont rarissimes.

Dans l’affaire Mawda par exemple, les policiers ont affirmé que l’enfant de 5 ans n’avait pas reçu une balle dans la tête d’un de leurs collègues mais était tombée accidentellement sur la tête. Cette version acceptée dans un premier temps par les médias et le procureur a été totalement infirmée dans la suite de l’enquête. Il n’y a eu aucune sanction pour les policiers parjures ni pour le juge d’instruction qui avait bâclé ses devoirs d’enquête.